LES MAÎTRES

Les enfants de la famille « Yang » commençaient la pratique très jeunes ! La transformation des structures internes du corps est évidemment beaucoup plus facile à l’âge où elles sont en train de se mettre en place, mais reste possible tout au long de la vie. C’est affaire d’entrainement, d’une qualité d’esprit déterminé, et d’une vision claire des objectifs poursuivis.

Le TJQ s’adresse à ce qui demeure en nous d’élan juvénile : 冲力 chōng lì.

« 冲力 chōng lì: Vide médian, empli de l’harmonieuse et puissante combinaison des souffles yin et yang ; expression de la Voie ( dao) vivante. »

 

Me chu et son épouse avec Didier Le Boucher

 

 

La dimension martiale traduit la mise en œuvre de cet élan intérieur. Il s’agit pour le pratiquant de retrouver le chemin de sa propre puissance interne plus que de tenter de recopier un modèle extérieur et d’accumuler des techniques, martiales ou énergétiques.

Me Chu est le dernier disciple vivant (et enseignant encore) de Yang sau chung, fils ainé de Yang Chengfu.

Yang Shouzhong (楊守中 1910~1985), est le premier fils de Chengfu. Shouzhong pratique le taijiquan avec Chengfu depuis l’âge de 8 ans. À l’âge de 14 ans, il avait réussi à apprendre la forme, le sabre, la lance, l’épée, la poussée des mains, la boxe libre et les classiques du Taiji de la famille Yang.

Lorsque Chengfu est décédé en mars 1936 à Shanghai, Shouzhong était responsable des neuf membres restants de la famille Yang. À cette époque, ses trois jeunes frères, Zhenji, Zhenduo et Zhenguo, étaient âgés respectivement de 15,10 et 8 ans. Non seulement Shouzhong s’occupa de la famille Yang, mais il supervisa également la pratique du Taiji de ses frères afin qu’ils apprennent et héritent des arts martiaux du Taiji de style Yang.

 

 

 

Me Chu – Le serpent

 

 

 

En 1949, Shouzhong déménage à Hong Kong avec sa famille.

Bien que les formes de Taiji pratiquées par les étudiants et les disciples soient extérieurement similaires, seuls les disciples apprennent à cultiver les aspects internes de la forme.

Shouzhong a eu de nombreux élèves, il n’avait que trois disciples internes.

Le premier disciple, Ye Dade [Ip Tai Tak, décédé en 2004], a deux disciples : Chen Zeqiang (陳澤強) [John Ding] qui enseigne le Taiji en Grande-Bretagne et Bao Dehui (包德輝) [Robert Boyd décédé en 2024 – promoteur du « style du serpent ».] qui enseignait le Taiji aux États-Unis. Le deuxième disciple est Zhu Zhenshun (朱振 舜) [Chu Gin Soon, décédé en 2019] qui enseignait le Taiji à Boston, aux Etats-Unis. Le troisième disciple est Zhu Jingxiong (朱景雄) [Chu King Hung] qui enseigne le Taiji en Europe.

La particularité de l’enseignement de Me Zhū tient dans l’intégration du souffle interne dans l’ensemble des circuits spirale qui animent l’action.

 

 

 

 

Pour aller plus loin

Le paradoxe du TJQ : quelques Maîtres hors norme, le culte du secret dans la transmission, mais des millions de pratiquants dans le monde : il faut retrouver son chemin dans ce labyrinthe de transmission !

La notion de secret conforte beaucoup de pratiquants dans une double confusion : « ces secrets sont d’une complexité extrême que je ne maitriserais jamais » – avec son corolaire : « pas la peine, donc, de s’affoler en termes de travail ».

La réalité est à peu près à l’inverse : les éléments décisifs pour la progression interne sont assez simples, mais demandent beaucoup d’entrainement et demandent à d’être enseignés méthodiquement ; savoir clairement l’on va et dans quel ordre on y parvient.

C’est l’assemblage habile de ces éléments simples qui présente une forme de complexité.

 

 

 

 

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