LA TRANSMISSION
Le Qì [l’énergie] « C’est ce qu’on perçoit mais qui n’a pas de forme.»
Le TJQ donne une « forme » à l’approche énergétique du corps ; il transcrit la « forme de l’énergie du mouvement »
Le QI, c’est l’essence du mouvement, l’origine du vivant.
Pour l’être humain, il s’agit des mouvements internes du corps en relation avec le « souffle », la respiration qui anime le mouvement, et quelque chose en plus : c’est que nous partageons cette énergie avec l’ensemble de ce qui nous entoure.
L’énergie du mouvement se transmet à travers le corps, puis à travers celui de son partenaire.

© Corps et Mouvement
Les Principes internes sont généralement abordés sous leur aspect formel : on étudie Qi form, Centre move form… c’est à dire leur version la plus rudimentaire.
Me Zhū a réussi à codifier des versions simplifiées, qui permettent l’enseignement grand public, sans sacrifier les structures internes, mais sans trop les dévoiler non plus ! Arriver à transmettre la notion de mouvement spiralé respiratoire en l’intégrant dans une simple dualité « open/close » est un vrai tour de magie !
Cette codification (des Principes de premier niveau) est nécessaire mais insuffisante.
« Il est caractéristique que dans les arts chinois du souffle, on nomme indifféremment ts’i ( Qì 气) l’air qu’on expire et inspire, l’énergie du système nerveux et le métabolisme tout entier, qui comprend les transformation des humeurs et de l’esprit. Tout cela forme un seul domaine.( Jean François Billeter « Notes sur Tchouang-tseu et la philosophie » )»
C’est la conduite du souffle – depuis la respiration inversée – qui va nouer geste et énergie dans le ventre ; le Souffle fait le lien entre interne et externe.
La respiration inversée n’est pas tellement éloignée de la respiration ordinaire. Le ventre va simplement rentrer (légèrement) à l’inspir, ald se remplir.
Simplement est peut être exagéré… Le point de départ est simple : un pas devant l’autre, depuis la vallée permet d’arriver en haut de la montagne : c’est simple…
Les textes traditionnels parlent de respiration embryonnaire ce qui peut sembler curieux.
Les moyens modernes d’imagerie médicale ont permis de constater que – contre toute attente – les fœtus est parfois animé d’un mouvement de « respiration » qui mime la respiration pulmonaire. Avant la naissance, les structures osseuses sont encore cartilagineuses. Le fœtus doit « respirer dans le dos » étant enroulé sur lui-même dans le ventre maternel, les mouvements du ventre limités par les jambes repliées contre le buste. Le pratiquant va réactualiser cette « respiration » mais avec un squelette qui s’est depuis sensiblement rigidifié.
Récupérer la mobilité du bassin et du souplesse du rachis demande un peu d’entrainement. La souplesse n’est pas recherchée pour elle-même mais en ce qu’elle va permettre l’évolution vers la « respiration du dos » et de toute la structure.
Pour aller plus loin
yí qì yǎng tǐ – la mise en mouvement de l’énergie vitale nourrit les racines de l’être
Cette « mise en mouvement » concerne la respiration du sacrum et des Reins ; chacun déployant sa puissance dans l’action (extérieure) et dans l’énergie (intérieure). Il y a des germes de confusion à ne mesurer la puissance de « l’énergie interne » qu’à partir de tests d’actions (externes)…
Supposer que l’addition des techniques (Tui shou, Da lu, figting form, Steps, épée, sabre, bâton…) va développer le Souffle, tient d’un optimisme exagéré. Ce sont des espaces d’expérimentation et d’entrainement du Souffle, non ses espaces de découverte.